Le masque, futur objet publicitaire ?
La crise du Covid-19 l’a rendu incontournable et même temporairement obligatoire dans les transports publics. Et son usage pourrait se multiplier dans les mois et peut-être les années à venir. Au point, déjà, d’inspirer les entreprises en quête de…nouveaux supports de communication.
Le masque sanitaire va-il détrôner le stylo publicitaire ? On n’en est pas encore là (et, après tout, tant mieux). Toujours est-il qu’une lente mutation semble s’être opérée dans les esprits depuis trois mois à l’égard de cet objet qui, de rare et anxiogène au début de la crise, est devenu au fil du temps un équipement du quotidien, utilitaire, rassurant et…artisanal, bien que très normé (L’AFNOR a diffusé un référentiel de fabrication dédié). Sa généralisation contrainte suscite déjà des projets d’innovation technique afin d’en améliorer le confort, la praticité et l’esthétisme. Et, par la force des choses, très nombreux sont les usagers à s’être fabriqué un masque-maison qu’ils ont customisé au moyen d’un tissu orné de motifs et de couleurs qui correspondent à leurs goûts.
Angers SCO et le FC Nantes tombent le masque
Dans la sphère publique et commerciale, les initiatives n’ont pas tardé à émerger : le monde du sport, et notamment celui du football, en mal de communication depuis l’arrêt des compétitions, a saisi le potentiel « marketing » de ce nouveau support textile pour s’afficher dans une lutte de nature caritative au plus fort de la crise du coronavirus. En pleine pénurie de masques, fin avril, le Bayern Munich, champion de Bundesliga, avait recyclé des écharpes l’effigie du club pour fabriquer des modèles « non-médicaux » qu’il a proposés à la vente auprès de ses supporters (le produit de cette opération a été reversé à l’association « We kick Corona » fondé par deux joueurs bavarois). En France, l’exemple a été suivi par plusieurs équipes professionnelles de Ligue 1, toujours pour la bonne cause : le FC Nantes avait fait apposer son logo sur une cargaison de plus de 2 000 masques lavables et réutilisables commercialisés au profit de l’association « 1 maillot pour la vie ». A Angers, le SCO a écoulé ses exemplaires personnalisés à prix coutant.
Dans un tout autre registre, la marque de jouets Playmobil a lancé sur le marché des masques de protection en plastique souple muni de filtres en papier et d’un couvercle sur lequel l’entreprise a fait graver le visage et le sourire de sa célèbre figurine.
Faut-il voir dans ces réalisations ponctuelles les prémices d’un marché durable qui propulsera le masque anti-Covid au hit-parade des accessoires publicitaires ? Beaucoup de sociétés spécialisées dans la communication visuelle commencent à anticiper ce moment où, l’urgence et la crise complètement passées, l’objet se débarrassera de sa connotation purement sécuritaire et s’imposera dans l’imaginaire collectif comme un cadeau taillé sur-mesure, beau et bienveillant.